"Je suis atterrée !!!! Va-t-on se calmer bientôt avec ces tablettes????? Aidons nos enfants et nous-mêmes à trouver nos propres solutions intérieures!!! Et remettons les tablettes à leur place."
Les enfants vont en salle d’op’, tablette en mains
par Yseult Théraulaz, ABO+, 24 heures,
Les enfants vont en salle d’op’, tablette en mains
par Yseult Théraulaz, ABO+, 24 heures,
30 septembre 2017
Santé : A l'Hôpital d'Yverdon, les petits se préparent à une intervention en jouant, grâce à une application spéciale qui les accompagne de leur chambre à la salle de réveil
Il est 6 h 50 lorsque Aaron débarque à l’Hôpital d’Yverdon. Le garçon de 6 ans se réjouit d’y passer une partie de la journée. On lui a promis une chasse au trésor, puis une virée au Pays des rêves. «Salut Aaron, aujourd’hui tu vas vivre la grande aventure», lui ratelle Coralie Gros, infirmière en pédiatrie.
Une épopée qui se vit tablette en main grâce à l’Appli du Cœur. Ce petit programme a été spécialement conçu pour l’hôpital yverdonnois et permet aux enfants de suivre un parcours ludique de leur chambre au bloc, puis à la salle de réveil et au retour en chambre.
Coralie Gros explique: «La tablette hypnotise l’enfant, elle détourne son attention. Il parvient ainsi à occulter la partie opératoire et à se projeter dans un monde imaginaire. Il est clairement plus détendu et ses parents aussi.»
Concrètement, avant de revêtir son «déguisement» du jour, l’enfant crée son avatar. Il choisit ensuite un thème qui lui plaît (animaux, fées, sciences, sports). Au moment de partir au bloc, il doit trouver certains indices dissimulés sur le trajet: ici un dessin sur le mur, là un numéro sur une porte. La tablette le guide dans son périple. Arrive ensuite l’arrêt au «coin des bisous», devant la porte magique (celle du bloc). C’est le moment de la séparation. Tout fier, Aaron dit la formule magique qui ouvre la porte: «T’inquiète Papa, toi aussi tu auras droit à ton déguisement tout à l’heure.» Il s’agit de la blouse de rigueur en salle de réveil, une façon de rendre toute cette démarche moins angoissante. L’infirmière évoque d’ailleurs les Schtroumpfs qui vont accueillir Aaron en salle d’opération, le robinet qu’on va lui poser sur la main pour qu’il puisse s’hydrater au Pays des rêves. Le garçon a choisi d’aller faire des cascades imaginaires avec des Transformers. La séparation s’effectue en douceur, il part vers le bloc en jouant sur la tablette. Son père admet: «Il est clairement moins stressé que moi.»
Rencontrer Harry Potter
Arrivée un peu plus tard, Lily-Eve est moins détendue que son prédécesseur. La fillette de 9 ans n’avait pas eu l’occasion de prendre la tablette en main avant le jour de l’intervention. Coralie Gros l’aide à créer son avatar et lui explique comment les choses vont se passer. Elle est un peu moins dupe que Aaron, mais évoque tout de même la possibilité d’aller à Poudlard pendant son séjour au Pays des rêves.
Après une demi-heure à se familiariser avec l’application, elle admet être moins stressée. La tablette n’est pas uniquement un outil pour repérer les lieux, elle propose un vaste choix de jeux (memory, puzzle, saute-mouton, entre autres) qui occupent les enfants pendant les temps d’attente, jusqu’au moment de l’endormissement au bloc. «Certains veulent d’ailleurs la récupérer en salle de réveil, poursuit Coralie Gros. L’application permet également d’évaluer, sur ce qu’on appelle l’échelle de confort, l’intensité de la douleur. J’ai pu constater qu’elle est souvent moins forte grâce à la diversion effectuée par cet outil.»
L’Hôpital d’Yverdon dispose actuellement de six tablettes offertes par la société Acer, qui s’occupe du développement de l’Appli du Cœur. L’établissement est le premier à offrir ce type d’accompagnement aux enfants. C’est sous l’impulsion des Ateliers du cœur que le projet a pu voir le jour. Cette association œuvre en Suisse romande pour aider les enfants hospitalisés et leurs familles. «Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait au Centre hospitalier universitaire de Rennes, explique Yves Cosendai, vice-président des Ateliers du cœur. Nous avons ensuite dû trouver un hôpital qui soit d’accord de se lancer dans l’expérience. Yverdon avait déjà recours à l’hypnose et l’application s’intègre bien dans ce contexte. Nous allons la présenter prochainement au CHUV et aux HUG.»
D'autres solutions
Sans avoir recours à une tablette, les autres hôpitaux de la région proposent un accompagnement spécifique aux enfants le jour d’une intervention. A l’Hôpital de l’Enfance (HEL) et à l’Ensemble hospitalier de la Côte, un album permet au petit de visualiser le bloc opératoire, la salle de réveil, les différentes étapes de la journée. «Nous utilisons un langage qui ne doit pas effrayer l’enfant et nous lui présentons le matériel», explique Verena Del Valle Mattsson, intervenante spécialisée en milieu pédiatrique à l’HEL. A Lausanne, point de séparation devant la porte du bloc: le parent peut être présent jusqu’à l’anesthésie.
L’Hôpital Riviera-Chablais, sur son site aiglon, utilise aussi un album photos. Depuis quelques mois, il fait également appel aux clowns de l’Association Théodora. «Ils accompagnent l’enfant en salle d’opération et le retrouvent en salle de réveil, explique Isabelle Buttet, infirmière cheffe du Service de pédiatrie. C’est bénéfique car cela détend l’enfant autant que le parent. L’Appli du Cœur me semble une idée intéressante, mais il faudra attendre d’être dans nos nouveaux locaux pour étudier cette option.» (24 heures)
Santé : A l'Hôpital d'Yverdon, les petits se préparent à une intervention en jouant, grâce à une application spéciale qui les accompagne de leur chambre à la salle de réveil
Il est 6 h 50 lorsque Aaron débarque à l’Hôpital d’Yverdon. Le garçon de 6 ans se réjouit d’y passer une partie de la journée. On lui a promis une chasse au trésor, puis une virée au Pays des rêves. «Salut Aaron, aujourd’hui tu vas vivre la grande aventure», lui ratelle Coralie Gros, infirmière en pédiatrie.
Une épopée qui se vit tablette en main grâce à l’Appli du Cœur. Ce petit programme a été spécialement conçu pour l’hôpital yverdonnois et permet aux enfants de suivre un parcours ludique de leur chambre au bloc, puis à la salle de réveil et au retour en chambre.
Coralie Gros explique: «La tablette hypnotise l’enfant, elle détourne son attention. Il parvient ainsi à occulter la partie opératoire et à se projeter dans un monde imaginaire. Il est clairement plus détendu et ses parents aussi.»
Concrètement, avant de revêtir son «déguisement» du jour, l’enfant crée son avatar. Il choisit ensuite un thème qui lui plaît (animaux, fées, sciences, sports). Au moment de partir au bloc, il doit trouver certains indices dissimulés sur le trajet: ici un dessin sur le mur, là un numéro sur une porte. La tablette le guide dans son périple. Arrive ensuite l’arrêt au «coin des bisous», devant la porte magique (celle du bloc). C’est le moment de la séparation. Tout fier, Aaron dit la formule magique qui ouvre la porte: «T’inquiète Papa, toi aussi tu auras droit à ton déguisement tout à l’heure.» Il s’agit de la blouse de rigueur en salle de réveil, une façon de rendre toute cette démarche moins angoissante. L’infirmière évoque d’ailleurs les Schtroumpfs qui vont accueillir Aaron en salle d’opération, le robinet qu’on va lui poser sur la main pour qu’il puisse s’hydrater au Pays des rêves. Le garçon a choisi d’aller faire des cascades imaginaires avec des Transformers. La séparation s’effectue en douceur, il part vers le bloc en jouant sur la tablette. Son père admet: «Il est clairement moins stressé que moi.»
Rencontrer Harry Potter
Arrivée un peu plus tard, Lily-Eve est moins détendue que son prédécesseur. La fillette de 9 ans n’avait pas eu l’occasion de prendre la tablette en main avant le jour de l’intervention. Coralie Gros l’aide à créer son avatar et lui explique comment les choses vont se passer. Elle est un peu moins dupe que Aaron, mais évoque tout de même la possibilité d’aller à Poudlard pendant son séjour au Pays des rêves.
Après une demi-heure à se familiariser avec l’application, elle admet être moins stressée. La tablette n’est pas uniquement un outil pour repérer les lieux, elle propose un vaste choix de jeux (memory, puzzle, saute-mouton, entre autres) qui occupent les enfants pendant les temps d’attente, jusqu’au moment de l’endormissement au bloc. «Certains veulent d’ailleurs la récupérer en salle de réveil, poursuit Coralie Gros. L’application permet également d’évaluer, sur ce qu’on appelle l’échelle de confort, l’intensité de la douleur. J’ai pu constater qu’elle est souvent moins forte grâce à la diversion effectuée par cet outil.»
L’Hôpital d’Yverdon dispose actuellement de six tablettes offertes par la société Acer, qui s’occupe du développement de l’Appli du Cœur. L’établissement est le premier à offrir ce type d’accompagnement aux enfants. C’est sous l’impulsion des Ateliers du cœur que le projet a pu voir le jour. Cette association œuvre en Suisse romande pour aider les enfants hospitalisés et leurs familles. «Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait au Centre hospitalier universitaire de Rennes, explique Yves Cosendai, vice-président des Ateliers du cœur. Nous avons ensuite dû trouver un hôpital qui soit d’accord de se lancer dans l’expérience. Yverdon avait déjà recours à l’hypnose et l’application s’intègre bien dans ce contexte. Nous allons la présenter prochainement au CHUV et aux HUG.»
D'autres solutions
Sans avoir recours à une tablette, les autres hôpitaux de la région proposent un accompagnement spécifique aux enfants le jour d’une intervention. A l’Hôpital de l’Enfance (HEL) et à l’Ensemble hospitalier de la Côte, un album permet au petit de visualiser le bloc opératoire, la salle de réveil, les différentes étapes de la journée. «Nous utilisons un langage qui ne doit pas effrayer l’enfant et nous lui présentons le matériel», explique Verena Del Valle Mattsson, intervenante spécialisée en milieu pédiatrique à l’HEL. A Lausanne, point de séparation devant la porte du bloc: le parent peut être présent jusqu’à l’anesthésie.
L’Hôpital Riviera-Chablais, sur son site aiglon, utilise aussi un album photos. Depuis quelques mois, il fait également appel aux clowns de l’Association Théodora. «Ils accompagnent l’enfant en salle d’opération et le retrouvent en salle de réveil, explique Isabelle Buttet, infirmière cheffe du Service de pédiatrie. C’est bénéfique car cela détend l’enfant autant que le parent. L’Appli du Cœur me semble une idée intéressante, mais il faudra attendre d’être dans nos nouveaux locaux pour étudier cette option.» (24 heures)
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