Les nuisances électromagnétiques auraient baissé ces dernières années selon un document, notamment grâce à la 5G. Les opposants à cette nouvelle technologie montent au créneau.
Sonia Imseng, Tribune de Genève, Publié: 26.07.2022, Mis à jour il a y 15 heures.
Chantal Blanc |
Une étude suffisante pour que les opposants à la 5G changent leur fusil d’épaule? Pas certains. Chantal Blanc, présidente du collectif Stop 5G Glâne (FR), nous répond.
Qu’est-ce que vous pensez de ce rapport? Le rayonnement des téléphones portables est moins nocif que ce que l’on pourrait penser?
Nous sommes à la fois contents qu’enfin un monitoring soit mis en place en Suisse après tant d’années d’attente et déçus de ce qui a été fait. Les lieux où l’exposition est la plus forte n’ont pas été mesurés. De même, aucune mesure n’a été effectuée dans les salles de classe, alors même que pratiquement partout en Suisse les écoles prennent à vive allure le virage numérique. L’exposition tout au long de la scolarité va atteindre des niveaux sans précédents, sans qu’aucun contrôle ne soit effectué au niveau fédéral. Concernant l’exposition dans les transports publics, il est reconnu dans le rapport que les mesures y ont été faites en dehors des heures de pointe. Ce qui donne évidemment des résultats irréalistes que le lobby de la 5G s’empresse de relayer. Il est également prétendu que le rayonnement diminue grâce à la 5G, alors que le rapport spécifie qu’il n’est pas possible de tirer des conclusions de ces chiffres.
Est-ce qu’il y a d’autres aspects qui vous dérangent au sujet des rayonnements téléphoniques ou des antennes?
Les lobbies des opérateurs vont fréquemment communiquer sur le fait que l’exposition est plus forte avec les téléphones portables que les antennes. Ils veulent banaliser ainsi leur présence en Suisse. Il va d’ailleurs y avoir une motion qui sera discutée au parlement en septembre afin d’augmenter la valeur limite des antennes 5G à 20 Volt/m. Mais il faut encore noter que tous ces opérateurs vendent aussi des téléphones portables, même s'il est reconnu que certains modèles émettent trop fort. Pourquoi ne prennent-ils donc pas leurs responsabilités en avertissant les clients qui s’exposent à ces appareils qui ne respectent pas les normes de protection?
Et qu’est-ce que vous souhaitez comme action en Suisse, en lien avec ces questions?
Nous souhaitons une réelle prévention pour les usagers des technologies sans fil, car ceux qui disent qu’il n’y a pas d’effets mentent. Nous souhaitons également un monitoring des lieux les plus exposés, comme les écoles, une plus grande transparence de l’Office fédéral de la communication (OFCOM) sur les installations de téléphonie mobile ainsi qu’une vaste enquête épidémiologique sur les effets des rayonnements non ionisants sur la santé de la population suisse.
Sonia Imseng est journaliste au sein de la rédaction Tamedia. Elle couvre l’actualité qui se déroule en Suisse et dans le monde. Après un bachelor en Science politique, elle a obtenu son master en journalisme à l’Université de Neuchâtel. Elle a également travaillé pour la RTS, Le Temps, Le Courrier.Plus d'infos
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