par Gérald Hanotiaux (CSCE), http://www.asbl-csce.be/, Ensemble 104 - déc 2020 - mars 2021
Exploration de la situation sociale des personnes dites « électrosensibles », dont le corps et la santé souffrent des rayonnements des technologies sans fil. Dans cette situation, toutes les dimensions de l’existence sont profondément perturbées.
À plus grande échelle, nous pourrions évoquer les conditions de travail
inhumaines dans les mines de matières premières, les conflits armés
entourant ces activités, l’accroissement des possibilités de surveillance,
la géolocalisation, la reconnaissance
faciale, la robotisation des postes de travail ou encore l’ubérisation de
la vie professionnelle, et l’exploitation sociale qui en résulte... Citons
encore l’obsolescence programmée
et la surconsommation énergétique,
résultant de la projection continuelle
d’électricité dans l’air dans les espaces publics et privés, ainsi que les
pollutions diverses et l’impact sur
la flore et la faune. Les abeilles, par
exemple, si nécessaires à l’équilibre
naturel de notre monde et déjà décimées par les pesticides, se guident
par les champs électromagnétiques
naturels : désorientées par les rayonnements artificiels, elles se perdent et
les colonies s’écroulent...
Les études sur toutes ces données,
réalisées par de nombreux auteurs de
par le monde, pourraient aisément
emplir plusieurs volumes épais, imprimés sur papier bible… Pour notre
part, dans notre travail nous centrerons la réflexion sur nos préoccupations essentielles, évoquées dans le
nom de notre association : la solidarité contre l’exclusion.
Electroquoi ?
En évoquant les individus souffrant
de l’agression électromagnétique, de
qui parlons-nous exactement ? Alors
que les effets des rayonnements sur
la santé sont encore grandement niés
par les autorités politiques et sanitaires, une étiquette a cependant été
collée sur les corps vivant le ressenti
de ces effets : « électrosensibles ».
« Electroquoi ? » Voilà ce que s’entend régulièrement répondre un individu qui expose son état physique en
formulant, par exemple, une simple
demande de couper le wifi lors d’un
séjour dans un espace partagé.
Pour toute question sociale, les mots
sont importants. Utiliser un terme
est bien entendu nécessaire pour
désigner un vécu, d’autant plus s’il
est partagé par de nombreuses personnes. Cependant, le terme « électrosensible » n’est pas sans poser
de sérieux problèmes. Comme nous
le rappelle le physicien et ex-parlementaire écologiste Paul Lannoye,
les êtres vivants sont des « émetteursrécepteurs d’ondes électromagnétiques »
et ils peuvent tous, par les rayonnements électromagnétiques artificiels,
« être profondément perturbés dans leur
fonctionnement intime et leur santé.
Faut-il rappeler que le cerveau humain
émet des signaux qui couvrent une
gamme de fréquences allant de 0,5 à
30 hertz ? » (1) Le corps humain est
donc intrinsèquement électrosensible et tous les individus, sans exception, sont concernés par cette réalité. Voilà sans doute la raison pour
laquelle a été ajouté aux définitions
officielles le préfixe « hyper » (du
grec huper), indiquant une sensibilité
supérieure à « la normale ».
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