Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

24 mars 2021

Téléphonie mobile : 10 précautions pour agriculteurs

Téléphonie mobile : 10 précautions pour agriculteurs
Par Pierrick Bourgault, oise-agricole.fr, 23 mars 2021

Le dernier livre du Dr Arazi révèle que les fabricants contournent les normes sanitaires et
surexposent la population. Comment vivre malgré tout avec cet outil indispensable ?

Le coronavirus a éclipsé nombre de questions sanitaires, parmi lesquelles le danger des ondes électromagnétiques émises par cinq milliards de téléphones portables, au plus près de leurs utilisateurs. Le dernier ouvrage du Dr Marc Arazi relate son enquête, à partir de mesures officielles révélant que la plupart des modèles du marché dépassent largement le DAS (débit d’absorption spécifique) autorisé. Et qu’une augmentation spectaculaire de certains cancers pourrait y être liée : en effet, lors d’une conversation, le téléphone émet des ondes proches de celles des fours à micro-ondes et chauffe la zone exposée, oreille et cerveau, mais induit aussi des effets biologiques. Glissé dans la poche du pantalon, ce compagnon intime et discret, de plus en plus nécessaire avec la numérisation de la société, ne reste pas inactif : il signale sa position, télécharge des données… 

Or selon l’Organisation mondiale de la santé, l’exposition aux ondes est possiblement cancérigène. Le Dr Arazi pointe une évolution inquiétante : « Les États-Unis constatent une augmentation significative des cancers du côlon et de l’intestin, avec une inversion de courbe atypique : normalement, plus on est âgé, plus le risque de cancer est grand, or les jeunes Américains sont davantage affectés. » S’appuyant sur les récentes statistiques de Santé Publique France, le Dr Arazi souligne que les cas de cancers graves du cerveau ont quadruplé : « Sur ces vingt dernières années, la France compte 50 000 morts de glioblastomes ». Coïncidence troublante, on retrouve les deux localisations habituelles du téléphone : l’oreille et la poche du pantalon. L’exposition à ces fréquences pourrait aussi sérieusement perturber l’appareil reproducteur, avec un risque d’infertilité.

Particularités rurales

Le Dr Arazi détaille les spécificités du monde agricole : « Les ruraux sont observateurs, attentifs au vivant, ils portent leur regard sur la nature, les animaux et leur bien-être. Ils ont une meilleure conscience que les urbains des risques liés aux lignes à haute tension et aux antennes-relais pour leurs troupeaux, mais moins pour eux-mêmes. Je voudrais leur recommander d’être attentifs aussi pour eux et leurs enfants ». Les ruraux sont-ils plus exposés que les citadins ? La puissance émettrice de l’appareil est moins sollicitée lorsque l’on téléphone dehors plutôt qu’entre des murs, mais à la campagne les relais sont souvent loin. L’épuisement rapide de la batterie signifie que l’appareil émet au maximum. En revanche, l’agriculteur est libre de le poser sur un porte-téléphone dans son tracteur ou sa voiture, tandis qu’un livreur en ville le garde nécessairement sur lui. 

Le rapport récent de Santé Publique France qui attribue l’augmentation de certains cancers graves du cerveau, les glioblastomes, aux ondes de téléphonie mobile signale aussi les produits phytosanitaires – double peine pour les agriculteurs. Ironie du sort, l’épidémie de coronavirus a vu des patrons de bistrots condamnés pour « mise en danger de la vie d’autrui » car ils servaient des clients, tandis que les ministères et organismes officiels s’intéressent encore moins à la téléphonie mobile. L’avertissement aux femmes enceintes est obligatoire sur les bouteilles de vin depuis 2007, et toujours pas sur les smartphones. « Il y a une responsabilité du pouvoir public, français et européen, sur l’encadrement réglementaire et sur l’information envers les usagers des téléphones portables ».

Dix précautions

Le Dr Arazi résume sa prescription en une phrase : « mettez de la distance entre vous et votre téléphone ». Posez-le sur votre bureau ou le porte-téléphone de votre véhicule. Utilisez un kit mains libres. Redécouvrez la fonction sonnerie au lieu de le laisser vibrer tout contre votre peau. En conversation, mettez le haut-parleur au lieu de coller l’appareil à l’oreille. Le Département de la Santé californien ayant émis des doutes sur l’oreillette, qui ferait antenne et amplifierait les risques, achetez une oreillette airtube. Ne pas confondre avec les Airpods (sans fil) élégants, mais qui ajoutent une émission Bluetooth. Si vous devez garder votre téléphone sur vous, rangez-le dans les poches les plus extérieures de vos vêtements. N’offrez à votre enfant un téléphone que le plus tard possible (14 ans, recommande de l’ANSES). Assurez-vous qu’il ne dort pas avec et qu’il le met en mode avion s’il l’utilise en réveille-matin. Car comme le résume le Dr Arazi, « On ne peut plus se passer de cet outil formidable, mais comme pour la voiture, il y a un Code de la route à respecter ! »

Phonegate : tous surexposés, tous trompés, tous mis en danger par nos portables

Précis et documenté, l’ouvrage du Dr Arazi se lit comme un thriller. Il raconte sa quête et les obstacles rencontrés, tant des administrations que de médias souvent liés à la téléphonie mobile par leurs actionnaires et leurs revenus publicitaires. Pire encore, comme pour le diesel – d’où le nom phonegate – le Dr Arazi démontre que les fabricants falsifient les tests et sous-estiment les niveaux d’émission.

Novembre 2020, éditions Massot, 410 pages, imprimé en France, 20,90 €.
En savoir plus : www.phonegatealert.org

http://www.oise-agricole.fr/actualites/telephonie-mobile-10-precautions-pour-agriculteurs:BLG180NQ.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.