ATS/Auriane Page/ Tribune de Genève, 14 janvier 2022
Des Américains du consulat genevois auraient souffert cet été de symptômes similaires à ceux identifiés par des centaines de diplomates depuis 2016.
Plusieurs diplomates américains à Genève auraient été victimes du syndrome dit de La Havane, ces troubles inexpliqués observés chez plusieurs de leurs collègues à Cuba et dans d’autres pays. L’un d’entre eux aurait même dû être rapatrié aux États-Unis pour des soins.
(Photo) : Des centaines de diplomates ont déjà été affectés par le syndrome de La Havane dans plusieurs pays. (Photo d’illustration)
KEYSTONE/LAURENT GILLIÉRON
Selon le quotidien «The Wall Street Journal», qui cite des sources proches de ces incidents, au moins trois employés du consulat américain se seraient plaints l’été dernier de problèmes qui rappellent ceux identifiés à Cuba.
Le «syndrome de La Havane» se manifeste notamment par de fortes migraines, des acouphènes, des troubles visuels et cognitifs ou des problèmes d’équilibre et de vertiges. Des lésions cérébrales ont même été diagnostiquées.
KEYSTONE/LAURENT GILLIÉRON
Selon le quotidien «The Wall Street Journal», qui cite des sources proches de ces incidents, au moins trois employés du consulat américain se seraient plaints l’été dernier de problèmes qui rappellent ceux identifiés à Cuba.
Le «syndrome de La Havane» se manifeste notamment par de fortes migraines, des acouphènes, des troubles visuels et cognitifs ou des problèmes d’équilibre et de vertiges. Des lésions cérébrales ont même été diagnostiquées.
Pas de risque pour les bons offices
Un autre diplomate américain aurait été victime du syndrome en France. Depuis les premiers cas en 2016, où des diplomates américains et canadiens avaient été affectés, plus de 200 personnes ont relayé des troubles similaires en Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche ou aux États-Unis. Des lésions ont été identifiées.
Les cas suspects de «syndrome de La Havane» observés sur plusieurs diplomates américains à Genève ne constituent pas un risque pour la politique de bons offices de la Suisse, estime le DFAE. Les services d’Ignazio Cassis sont en contact avec l’ambassade des États-Unis.
Interrogé par Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n’a pas fait d’autre commentaire ce vendredi. Le Service de renseignements de la Confédération (SRC) ne souhaite pas non plus commenter des informations de presse. Il confirme simplement avoir connaissance de ces cas et renvoie, comme le DFAE, aux représentants américains en Suisse.
Des mesures de sécurité
Interrogée par Keystone-ATS, une porte-parole du département d’État américain n’a pas souhaité commenter la situation présumée à Genève, mentionnant notamment des raisons sécuritaires. «Nous prenons extrêmement au sérieux toutes les indications que nous recevons et travaillons à garantir que les employés affectés obtiennent les soins et le soutien dont ils ont besoin», a-t-elle dit jeudi.
Renvoyant à son rapport 2021 sur la sécurité de la Suisse, le SRC souligne qu’aucun acte de sabotage, attaque, enlèvement ou assassinat ciblé par des services de renseignements étrangers n’a été recensé en Suisse ces dernières années.
Il existe cependant des indices de harcèlement, de menaces et d’intimidations envers des personnes réfugiées en Suisse, «vraisemblablement par des autorités étrangères». Compte tenu d’incidents concrets survenus dans des États voisins et d’autres pays européens, des actes de violence de la part de services de renseignements étrangers «restent possibles» en Suisse, ajoute-t-il.
Investigations en cours
Des investigations sont menées par plusieurs agences américaines et pilotées par la Maison-Blanche «pour identifier les raisons de ces incidents et si ceux-ci peuvent être attribués à un acteur étranger». Le secrétaire d’État Antony Blinken considère ces cas comme étant de la plus haute importance, affirme la porte-parole.
D’après BFM TV, Antony Blinken s’est engagé en novembre dernier à «faire toute la lumière» sur le sujet. De leur côté, les autorités cubaines nient toute malveillance.
L’Académie des sciences de Cuba annonçait en septembre que «ni la police cubaine, ni le FBI, ni la police royale montée du Canada n’ont découvert de preuves d’attaques contre des diplomates à La Havane malgré d’importantes investigations».
Ondes basses fréquences?
Diverses hypothèses ont été présentées pour expliquer ce syndrome. L’Académie des sciences de Washington a conclu en 2020 qu’il serait dû à «des ondes basses fréquences hors du champ de l’audition à même d’affecter le comportement des personnels», selon un article du journal «Le Monde».
«Cette thèse est toutefois remise en cause par certains scientifiques qui jugent improbable une cause commune pour tous les cas signalés», conclut BFM TV.
ATS/Auriane Page
https://www.tdg.ch/quel-est-ce-syndrome-de-la-havane-detecte-a-geneve-537782351153
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