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15 mars 2022

Suisse : Faut-il un moratoire sur la 5G? - Le Conseil national examine le 16 mars trois initiatives issues de Genève, du Jura et de Neuchâtel.

Après les États en décembre, le 16 mars 2022, le National refuse à son tour trois initiatives de cantons romands demandant de suspendre le déploiement du réseau 5G millimétrique en Suisse. Voir : "Le Parlement balaie le moratoire sur la 5G".

Faut-il un moratoire sur la 5G? Donnez-nous votre avis
par Patrick Monay, Tribune de Genève, 15 mars 2022

Le Conseil national examine ce mercredi [16 mars 2022] trois initiatives issues de Genève, du Jura et de Neuchâtel. Elles demandant de freiner le développement des réseaux mobiles.

(Photo) : Deux techniciens installent une antenne 5G sur un mât situe sur le toit d’un immeuble de Chêne-Bougeries (GE), le 5 avril 2019. La 5G millimétrique, qui permet une puissance nettement supérieure à la 4G, n’est cependant pas encore utilisée en Suisse. KEYSTONE

Il faut établir un moratoire sur le déploiement de la 5G millimétrique en Suisse. C’est la conviction de la majorité des députés du Grand Conseil genevois, qui ont adressé une initiative cantonale en 2020 aux Chambres fédérales. Le Conseil national doit se prononcer ce mercredi à ce sujet. Un débat accéléré, en procédure écrite, qui abordera simultanément deux autres initiatives, déposées par les cantons de Neuchâtel et du Jura, exigeant un tel moratoire.

Ces trois textes mettent en exergue les dangers potentiels, et encore méconnus, des rayonnements non ionisants sur la santé humaine. Ils s’inquiètent «de l’implantation des réseaux 5G, à très courte portée, qui exigeront le déploiement d’un réseau très dense de petites antennes, en plus des dizaines de milliers déjà installées».

Le moratoire souhaité sur le plan fédéral concerne la 5G millimétrique, à savoir les antennes utilisant des très hautes fréquences (onde millimétrique) pour augmenter la puissance. Aujourd’hui, la 3G, la 4G et le wi-fi fonctionnent jusqu’à 5 GHz. La 5G millimétrique, elle, sera comprise entre 15 et 20 GHz.

La Suisse devrait-elle attendre avant de déployer la technologie 5G sur son territoire?

  • Oui, et même y renoncer complètement.
  • Oui, jusqu’à ce que des études plus poussées permettent d’y voir plus clair.
  • Non. Les précautions prises par la Confédération sont suffisantes.
  • Je ne sais pas.

L’initiative jurassienne insiste par ailleurs sur les aspects écologiques de cette technologie à très haut débit: «L’efficacité énergétique promise par le nouveau réseau 5G devrait rapidement être dépassée par la voracité de notre consommation de données. Sans compter l’absence totale de réflexion sur la fin de vie des téléphones et des millions d’objets connectés.»

Monitorage en cours

Outre le moratoire, l’initiative genevoise demande un cadastre national des ondes, en collaboration avec les cantons, et la prise en compte de l’avis des cantons et communes lors de la planification de la couverture des différents réseaux sur leur territoire.

Lors des débats préalables, ces trois textes se sont fait laminer sous la Coupole. Les Conseil des États les a rejetés au mois de décembre dernier. La Commission des transports et des télécommunications du National propose au plénum de ne pas y donner suite. Son vote a été sans appel: 21 voix contre 3 et 1 abstention.

Craignez-vous les effets potentiels de la 5G?

  • Oui.
  • Non.
  • Sans avis.

La majorité de la commission estime que les mesures d’accompagnement prises par le Conseil fédéral en vue du développement de la téléphonie mobile répondent largement aux objectifs de ces initiatives. Elle soutient la réalisation de nouvelles études sur les effets de ces ondes sur l’être humain. Elle se dit par ailleurs favorable à ce que les informations relatives à la 5G et à ses effets – sur l’environnement et la santé – soient aisément accessibles à la population, via une page internet dédiée. Un monitorage de l’exposition de la population au rayonnement est «en train d’être mis en place», observe-t-elle en conclusion.

Plus d’un tiers de refus

Le scepticisme de la population à l’égard de la 5G reste cependant élevé, si l’on en croit les sondages. Une enquête de l’EPFZ montrait l’an dernier que 36,3% s’opposaient à l’extension du nouveau réseau de télécommunication. Selon un autre sondage, réalisé par Tamedia au printemps 2019 auprès de 19’000 personnes dans tout le pays, 57% des Suisses estimaient alors qu’il ne fallait pas accélérer l’installation de la 5G – contre 37% de oui.

Le débat rebondira-t-il un jour sur le plan national? Les opposants à la 5G ont lancé ces dernières années deux initiatives populaires demandant de tirer le frein. Tentatives avortées, puisqu’ils ont échoué l’an dernier à réunir les 100’000 signatures nécessaires. Un troisième texte, baptisé Stop 5G, est encore en préparation.

https://www.tdg.ch/faut-il-un-moratoire-sur-la-5g-donnez-nous-votre-avis-294514635916

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